Paysages

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Voyages

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Eye
Earth

Là où l’histoire laisse des trous : ceux de la mémoire et de l’oubli, celui du regard et de la parole, les trous du réel et celui que l’on creuse pour la mort.
Auschwitz, Treblinka, Varsovie, Syrie, et d’autres routes possibles pour s’enfuir. d’autres routes sans barrage.

Les vues du ciel m’ont toujours fasciné. Je m’interroge sur les différents lieux que l’être humain parcourt tous les jours, dans la neige ou sous la pluie,dans le vent ou la brume, avec un sac à dos ou sans rien, traversant les chemins de campagne, la ville, le désert, les mers, les océans, les plaines, la forêt, les chutes du Niagara… Marcher? Entrer en errance ? Pourquoi ? Faire le deuil ? Se retrouver ? Méditer ? Explorer la gravité ? Etre libre, mais à quel prix?
Cette liberté du solitaire soumise au regard panoptique. Où qu’il aille, il y a toujours quelqu’un qui guette au dessus de lui.
J’ai voulu être cet œil, non sans gaieté…

Murs
Verticaux

Il y a les murs de l’histoire, celui des justes et le mur de Berlin, le mur de Bush et le mur des lamentations…
Et puis il y a les murs de tous les jours, ceux que je me prends en pleine gueule et ceux que je prends en photos. Les fissures, la lumière qui passent entre les failles, l’impact, la dureté, les craquelures, les différentes textures, les graffitis, les affiches, les inscriptions, les messages d’amour, de paix et de révolte. Les divisions et les séparations. Les murs sont des œuvres, les murs me saisissent !

Lignes

Tracer des lignes. Des lignes hautes, vertigineuses. Filer droit. Se faufiler dans l’entre deux. Trouver son point d’immobilité. Fixer des limites, des points de repères. Des lieux d’arrivée. Dessiner des frontières, suivre les lignes, prendre la correspondance, inscrire ses pas sur des cartes d’orientation. Marquer son temps. Créer des barrages, des ruptures, des discontinuités. Rythmer le vide. Le passage. Ponctuer les silences. Tracer l’errance de ce qui ne peut se dire, les lignes d’erre d’une parole qui brouille les pistes.

Cette ligne dont il s’agit de rechercher l’écriture, elle est d’erre. Elle nous mène dans cette recherche de cet ‘autre chose’
Fernand Deligny

lǝéɹ ǝl

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

le réel est toujours ce qu’on n’attendait pas et qui, sitôt paru, est depuis toujours là. Henri Maldiney

C’est peut-être un nuage sous la terre,  une peut-être araignée plus grande que la forêt ou bien est-ce une forêt-araignée ? C’est de la peut-être neige qui remonte vers le ciel ou qui chutent dans un trou de mémoire ? Peut être que la montagne est coupée en deux et que le hors-piste rejoint l’autre bout ? et si les poumons étaient aussi opaques que les nuages ? C’est une peut-être goutte fixée dans l’intervalle ? Et si le peut être réel n’est peut être pas toujours là ?

Photographies
D’anonyme

Tout a commencé un soir d’encombrement de la ville: je marche parmi les débris. Plusieurs pochettes humides attirent mon attention, sous le tas de poussière, des albums de photos de voyage des années 60 avec des cartes sur lesquelles se trouvent l’itinéraire du voyageur: le Pérou, la Bolivie…
Ces photos arrachées au souvenir et destinées à n’être plus rien me touchent, prennent de l’importance, je ne peux les laisser moisir sur le trottoir. Je prends donc le tas et les regarde longuement, silencieusement.
Depuis ce soir là, j’écume des photographies d’inconnus, sur les marchés, les brocantes, dans les rues, les impasses… et je les mets en valeur, je restaure leur histoire.