Série
El pequeNo

Ni tout à fait le même, ni tout à fait un autre

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Série
L’autre

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

« Fini, c’est fini, ça va finir, ça va peut-être finir.» A la fin de la représentation du spectacle MAY B de Maguy Marin, avec ces quelques bribes de mots de Beckett, je commence ma recherche sur le trait.

Les danseurs saluent,
les spectateurs applaudissent et s’en vont.
Je reste clouée sur mon siège,
immobile,
regardant dans une demi-présence tout se dérober,
du vacarme au silence j’entends la fin.
Toutes les lumières s’éteignent,
je suis seule à regarder la poussière de l’ombre disparaître.
un tremblement se fait entendre au loin.
La fin est dans le commencement et cependant on continue, me murmure Beckett.
Mais comment continuer ?
Comment figurer l’irreprésentable ?
Une recherche répétitive de ces personnages au regard cerné, fatigué d’un temps où plus rien ne peut arriver, un temps qui n’attend plus personne.
Un temps écroulé.
Ces personnages m’habitent, qui sont-ils ?
Un désir d’aller à leur rencontre.
Peut-être est-ce « l’Innommable », un être sans nom, celui qui continue à « essayer d’être » malgré tout…
Comment figurer cet « essayer d’être » en quelques lignes ?
Tel est mon point de départ pour continuer.

Des mois passent.
La musique accompagne mes traits.
Des notes profondes et rythmées emplissent la feuille.
Le format s’agrandit.

SCHUBERT, Mendelssohn, Rachmaninoff, Dvořák, Schönberg, Pärt,Messiaen,HOROWITZ Albinoni et J. CAGE rencontrent mes personnages.
Les silences et la fureur accompagnent mon geste dans sa légitimité.
Nouvel ordre du jour: gratter la peinture jusqu’à son manque. Un jour peut-être un corps.